Lignes en vrac #2.0.1

J’écris pour ne pas être seul

Parler au monde et à personne

Des amours fanées de printemps 

Pour rendre sourd le silence des scrolling 

Ne pas fondre en sanglots dans le Vide

Son visage maintenant flouté derrière les paupières

J’écris pour ne pas lui dire que je ne la sens plus

Que j’ai tout brûlé sans savoir « pourquoi » ni ce que je faisais

Maintenant l’histoire était écrite en à peine une quatrième de couverture

Et tristement passée dans les conversations archivées. 

Taire tous ces mots

Quand il ne restait plus 

Que des pages vierges à remplir 

J’écris parce que je ne pourrai pas

Lui parler encore 30 ans

Comme on se l’était dit 

J’écris pour moins sentir son absence 

Ne pas relire le passé

Ne pas ressentir -pour la première fois- ce vide tourbillon au coeur.

J’écris pour saigner autrement

Me regarder en face-à-face au Miroir et dire:

« Voilà ce que tu as fait. » 

J’écris pour occuper le temps-salle d’attente de la vie.

{Etions-nous seulement obligés 

De «faire » quelque chose de notre vie

Quand ne serait-ce que la vivre

Semblait parfois assez compliqué?}

J’écris pour ne pas voir le gris de mon esprit 

J’écris car c’est noir sur blanc

(Le gris de mon paysage béton et ciel mêlés est bien assez)

Ainsi que certaines nuances drôles du quotidien

Pour que je concède cette partie-là de mon âme.

Toujours est-il 

L’aube naissait sur le gris 

De la ville et du ciel confondus 

C’était toujours 

Comme le premier et dernier

Pile ou face à faire 

A savoir si on voulait 

Vraiment vivre cette journée ou non 

À se demander quel en serait le carburant

(A savoir: soi même, par soi-même, pour soi-même 

Un retour à la liberté prison 

Sorte d’asservissement non-conventionnel) 

A chercher ce qui 

Éclairait le mieux 

Entre les lampes blanches de l’hôpital 

Et les rayons gris du soleil filtré

J’écris pour ne plus devoir dire à un psy:

« Voyez le personnage de Camus, l’Etranger?

Je vis pour vivre ma vie 

Sans le goût d’exister

Ni l’envie

Et surtout seul.

Mon existence  ne se justifie 

En rien. »

J’écris pour oublier sa réponse

« Mais comme disait Edith Piaf, qu’est-ce qu’une vie sans amour? ».

J’écris pour ne pas penser 

A sa distance glaciale et à ma cruauté d’acier en fusion

Des derniers échanges. 

J’écris pour ne pas hésiter 

(On ne peut douter qu’une fois

Tandis que l’hésitation trépigne à faire tourner en rond)

Et que les zones grises s’évacuent.

Là c’est noir sur blanc et je ne détruis rien 

En écrivant je me rappelle les rangées de livres 

A la bibliothèque universitaire 

De nos premiers mots échangés de vives voix 

J’écris pour saisir le temps de la salle d’attente 

Tuer l’Ennui, la vie-routine et l’Absence.

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