
Ma solitude et moi sommes deux
Nous sommes uniques
En notre genre
Et deux en un.
Comme pouvoir changer d’ombre à volonté –
On se parle et on s’ennuie l’un et l’autre
On s’unit et on se targue
D’avancer main dans la main
L’un dans sûr avec pour par contre l’autre.
On se parle et je lui demande
D’être parfois conciliante envers
L’égoïste de la destruction
Précédent les séditions.
La solitude et moi ça faisait deux
Elle était aussi
L’amère défaite à admettre
Matin et soir face au miroir
Même mon reflet était transparent.
Surtout
Elle et moi n’enfreindront pas
Les limites naturelles du cadre à trois horizons.
Nous étions un dragon s’immolant sans cesse
Dans différentes chrysalides
Voyant dans le Temps
Dragon papillon de nuit autour d’un feu de forêt
L’éteignoir après avoir été
Attiré par sa lumière (destructrice et aliénante) –
En cavale en liberté en chrysalide en tout et enfermés
Nous pouvions être des cibles faciles
Pour nous mêmes
Ou des proies survivantes
Intouchables.
Jamais je n’avais voulu jouer
A ce jeu avec moi-même:
Être mon propre adversaire.
Ma solitude et moi nous parlions et
Immanquablement nous disputions parfois
Elle ne se rendait pas compte
À quel point elle me poussait à bout
À tout bousiller
À me pousser aux bords des deux abîmes
À en chialer d’un seul œil.
Depuis cinq ans que nous vivions ensemble
(Sans divorce ou séparation à l’amiable possible)
Les 31 Décembre étaient plus tristes que jamais
Comme un rappel et une prédiction
Du quotidien passé présent futur.
Ce soir je ne l’embrasserai pas
Ni ne la prendrai dans mes bras
J’imagine que nous pouvions bien
Chacun rester un peu plus seuls encore
Indéfiniment.
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