
[L’enveloppe scellée était prête à voyager depuis deux semaines
Restait à payer les frais de port
Comme un verrou de pontet
Sur l’ultime queue de détente du Karma.]
J’avais enfin trouvé comment
Être bon avec les miens:
Rester dans le silence d’ironie
Frôler la disparition suspecte.
Essentiellement quand il ne semblait
Ne plus rien y avoir à se dire
A partager si ce n’est
Des réactions en double-tap pour un coeur insignifiant
Les reproches sous entendu et mes défauts répétés puis
Presque murmuré depuis l’âme
« Je me sens mieux sans toi ».
Mon frère anti-cosmique me sermonnant
Une fois de plus ces dernières semaines
(J’avais pour la première fois dit: j’ai besoin d’aide)
Je le regarde dans les yeux
Sans défi, sans colère, sans honte
Mais pour entendre encore mieux ses paroles
Et tenter d’y répondre au regard.
(Je crois voir une larme presque percé au coin d’un oeil.)
Pour ma part, je répète ce que je dis depuis des mois
Que j’avance en m’en foutant de tout, surtout de moi
Puis je me tais, car seul le silence me convient
Que je ne suis pas en position d’ouvrir ma gueule fétide
De donner des mots malsains et sarcastiques.
« Les choses ça se déclenche, c’est tout
Et me parle pas de déclencher un calibre 12. »
Je n’ai rien répondu, perdu avec moi-même et
Alors qu’il partait, je l’ai attrapé pour le prendre dans mes bras
Sentir sa force sa présence son amour
Lui faire sentir ma présence mon amour ma honte
Comme je me sentais le dernier des coupables
Sans oser vraiment le serrer dans mes bras.
(Je ne sais plus comment on fait
Combien de temps
Depuis la dernière étreinte?)
Le lendemain, en position d’ouvrir mon crache-maux
Je lui ai expliqué avoir déclenché
Ce que j’avais à faire
Ces dix dernières années
Avec ou sans lui
Avec les obstacles qu’il connaissait ou non .
« Et maintenant quoi?!
Partir partout et nulle part?
Tu es une de mes chaînes
Dans cette putain de ville grise »
Je ne demandais à la nuit et à la Lune
Qu’un peu de soulagement de douleur
Sans payer un prix incommensurable
Une compagne dans le temps
Pour ne pas vivre uniquement avec moi-même
Vivant sans raison, sans aucune utilité.
Puis je l’ai regardé et j’ai conclu:
« De toutes façons, je connais mon déclencheur:
Soit je l’enlève pour de bon de l’équation
Soit je le court-circuite et modifie le schéma électrique
On arrêtera de dire que je poursuis mes patterns et j’en passe. »
[L’enveloppe scellée était prête à voyager depuis deux semaines
Restait à payer les frais de port
Comme un verrou de pontet
Sur l’ultime queue de détente du Karma.]
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