
Ma tendre Célia
J’espère que tu observes encore
Depuis le Chaos primordial:
Il n’y avait plus
A attendre des silences
En guise de réponses
A regarder les rétroviseurs
Pour considérer
Le temps écoulé
Les mots en papier mâché
Ceux que j’ai crus vrais
Et ceux que j’ai déversés
Sortis des tripes
Dégueulés par le cœur.
J’avais été un alibi
Queue de détente du karma
Pour une cible qui n’était pas la mienne.
Plusieurs fois
Je m’étais senti comme un jouet
Dont on se lasse
Qu’on fait patienter
Qu’on déglingue et qu’on délaisse
Et jamais un seul mot
Évoquant « je suis désolée ».
J’espère que tu as bien ri
Devant mes gesticulations
Quasi désespérées
Quand tu évoquais les obstacles
Plutôt que les voies libres
Quand tu n’exprimais
Que des doutes
Au lieu de certitudes.
Tout était su d’avance
De son côté de l’échiquier
Je n’étais qu’un pion
Devant abandonner la partie.
Je me demandais parfois
L’intérêt de cette promesse
De ne pas disparaître.
Je suis le maître de mon temps:
J’ai couché le sablier
Arrêté le pendule.
Ainsi tout est en ordre
Ton puzzle est terminé
Tes livres récupérés
Ta vie tracée pour en faire quelque chose
De doux et fertile.
Il y avait plus de sécurités
Sur une machine à écrire
Que sur un fusil
Je me postais sans broncher
Allongé ou debout
Au pas de tir de mon existence.
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